L’ESPOIR ET LA BEAUTE

Jean-François BLAVIN

Quand l’orage soudain

       Cingle

Les eaux dormantes du pittoresque

Quand la carte postale

Des bonheurs convenus

Sonne creux et fourbe

Quand les décors d’une vie

S’écaillent au burin des âpres vérités

Quand les convives chantent

En feignant la liesse

Quand le frais soleil du matin

A se lever tant tarde

Quand la primevère dans le pré se perd

Quand la page du manuscrit

Dans la stérile blancheur s’installe

Quand l’amour faiblit à mesure que se raréfie

       Le tas d’or

Quand l’humanité contre elle s’acharne

Bourreau aveugle ou méthodique

Quand une jeune fille se demande pourquoi elle est laide

Quand le sage de sa sérénité doute

        Et ses rendez-vous redoute

Quand l’amitié se vérifie au troisième chant du coq

Quand l’élan dans l’ornière se fracasse

 

Le poète alors trace l’espoir et la beauté

 

 

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