Le trésor du Jacquet.
On part du Puy cœur en bannière,
Pied bondissant, allure altière.
Quand vient le soir, le pas est lent,
Et le regard moins conquérant.
Tout est merveille, siffle refrain !
…et ces senteurs de bon matin,
Chemin en fête on part joyeux…..
Maison en tête, soir est songeux.
Un pas pour voir, peut-être ..un autre,
Un pied qui geint, des patenôtres,
Un compagnon, moultes chansons,
Et des rencontres sans façons.
Nous avançons comme baudets,
Et on en rit sous les futaies.
Cailloux sournois, rocher qui glisse,
Un appel plus loin nous hisse !
De tous pays est le troupeau,
Et ces brebis vont ruminant
Sur leurs vertus et leurs défauts,
Les pèlerins comme les manants.
Un loup-jacquet, en aventure,
Vient pour chasser dans la nature,
Il cherche la tendre agnelle,
De mille ruses tente la belle.
Il y a aussi des égarés
Qui trop gîtent à la Grande Ourse
Pour ne pas délier la bourse…
Et tant souffrance à réparer.
Frère Jacquet es-tu en paix ?
Je parle trop et tu te tais,
Va je ne te blâme pas,
Ce soir aussi je suis bien las !
Belles chapelles sur le sentier,
Saint Roch accueille tous les routiers.
Quand les jambes sont fatiguées,
Dans l’oratoire elles vont prier.
Comme l’enfant dans le giron,
Tout est promis dans l’abandon :
C’est le but de ce chemin,
Non une épreuve mais un festin.
Finit la terre à Santiago,
Mais n’y cherchez pas de magot,
Pauvre l’on part, riche revient,
Car le trésor c’est le chemin.
Francisco.
Octobre 2005