Augustin Lagarde
(d'après François Coppée)
Captif, esseulé dans ma chambre,
Et las de tant d’espoirs menteurs,
Je vois dans le ciel de novembre
Partir les derniers migrateurs,
Qui souffrent sous cette pluie,
Vers un pays ensoleillé.
Je sais qu’un seul rayon essuie
Et réchauffe l’oiseau mouillé.
Mon âme est comme une fauvette
Si triste sous un ciel pluvieux,
Sans soleil dont sa joie est faite
Et non la mienne, esprit soucieux.
Loin d’eux mon âme est exilée
Et, plus que ces oiseaux martyrs,
Je ne puis prendre ma volée,
Captif, n’ai le droit de partir.