Marc LAMBRET
Dans la ténèbre exactement
au centre de nos peurs
où le regard se perd
où le cœur se fige
dans le noir oppressant
au milieu des douleurs
où l’enfant se déchire
où le sang se répand
dans la nuit des gisants
au creux de l’horreur
où la mémoire torture
où le temps se vide
est la naissance du Jour
le secret où le tisse
le sein où le façonne
le cœur où le conçoit
la Lumière éternelle
d’où naquit la Lumière
avant le premier jour
Allons à la nuit
à cette obscurité
à ce lieu dévasté
avançons dans ce noir
de toutes nos clartés
perdues
venons en ce point
où meurent les jours
de nos peines
entrons là où n’entrent
que les dépouillés de tout
et d’eux-mêmes
devenons la source
en la source ignorée
de la lumière
d’une nuit belle comme le jour