Henri LANIER
Les journées diminuent ; le soleil est moins chaud ;
Les feuilles peu à peu mettent leurs habits d’or,
De châtaigne ou de pourpre, rameau après rameau,
Avant de commencer leur chute vers la mort.
On dirait que chaque arbre est alors un soleil
Qui veut nous éblouir avant de se coucher,
Déroulant sous nos pas un tapis sans pareil
Où musique et odeur semblent rivaliser.
Puis la fraîcheur s’accroît ; la pluie soudain s’invite ;
Elle s’aide du vent et noircit les ramures ;
Les couleurs s’assombrissent, le soleil périclite,
L’odeur se fait plus forte et la musique obscure ;
Enfin le vent triomphe et le froid s’établit ;
Tout est sombre et humide, silencieux et fangeux.
Lorsqu’un petit matin, un blanc manteau neigeux
Eblouit la nature … et l’Automne s’enfuit…