Elisabeth Launay-Dolet
-1-
S’abat une triste brise
Qui bouleverse les terres ensommeillées
Se précipite aux alignements d’arbres.
Rien
Que le ciel ouvert
Et les senteurs de garrigue
Et l’hirondelle ivre
Tournoie et vibre
La blancheur de son ventre.
Frêle lumière soudaine
Et ferme douceur
Bousculent le tintement paisible
De midi.
Sans vie
L’église verrouillée
Et nul passage
Aux rues délaissées.
Mais l’hirondelle virevolte
Déchirant d’une aile joyeuse
La pâleur nouvelle
D’un précoce automne.
-2-
J’allais dans l’ignorance
Par les mystères de chemins obscurs
Vers la grande lumière.
Le ciel se partagea
En oiseaux identiques, deux vols radieux
Qui creusèrent l’azur au-dessus du porche,
Violent vertige !
-3-
Quel fut le mouvement
Le geste inconsidéré
Quel fut le déchirement
De la chute ?
Très doucement je tombai
O Seigneur
De ce puits infini
Et le cœur si léger
Quand fuyait l’été !