Dans la nuit se déplient
Les ciels de nos enfances
Quand vrillent les offenses
Quand les sanglots
S’étouffent en silence
Dans la nuit se déplient
Les ciels de nos enfances
Dans la nuit se déplacent, échevelées
De rêveuses enfants par les forêts
Bondissent à travers ronces
En chantonnant, égratignées
Dans la nuit passent des hommes fourbes
Qui regardent insolemment
Des vieillards souffreteux et crasseux
Dont nous prendrons la peau
Dans la nuit passent des hommes fourbes
Dans la nuit glacent les paroles jamais dites
Les chapelets d’espoirs égrenés un à un
Les prières les plus tendres
Qui feront frissonner
Dans la nuit se ressassent
Des malheurs clairvoyants
Et des rires fétides
Dans le sas de la nuit
Dans la nuit on trépasse
Sur des océans vides
En guerrier impuissant
Dans la nuit, dans le sas de la nuit
Elisabeth LAUNAY-DOLET