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de Elisabeth LAUNAY-DOLET :       

Merveille



            Un étang recueilli dormant au val profond,
            Un voile de ménuphars flottant à la surface
            De ses eaux assoupies et qui tournent en rond
            Lentement sur eux-mêmes et jamais ne s’effacent,

            Jamais ? Ou seulement une fois - ô beauté,
            Et qui donnent à voir, si fugitivement,
            Un sable lisse et doux jusque-là occulté,
            D’une finesse extrême, un pur dévoilement…


            Comment dire la merveille ?

                       Ainsi fut ton visage.


D’une taquinerie contraint de te défendre,
D’un mal imaginé, avec un peu d’émoi,
Tout à coup mis à nu, au plus près de l’idée,
Tu m’offris ton visage :
Je le vis, une fois.

Une taquinerie t’accusait vaguement,
Tu l’as envisagée vraiment sérieusement.

Tu m’offris ton visage en parlant avec feu,
Joyeusement repoussant
Quelque propos léger te faisant entrevoir,
Accusé étais-tu,
Un mal ténu avec sérieux.

Que tu fus imprudent !
Tu laissas percevoir
Le fond le plus clair, le plus doux,
Le plus pur, le plus innocent,
Le fond le mieux disposé
Que personne ici-bas ait rêvé
De contempler.



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