J’aurais aimé…

 Mikeno

 

J’aurais aimé l’automne tout empourpré de feu,

Quand les arbres trop lourds sous le fardeau s’inclinent,

Quand les feuilles trop mûres en rouge se déclinent

Et que le ciel trop clair devient plus ombrageux.

 

J’aurais aimé septembre, ses plages désertées,

Sur le sable un sillage de passant égaré

Et le vent murmurant, caressant pudibond

Son visage abreuvé de soleil moribond.

 

 J’aurais aimé octobre, la flamme qui palpite

Dans la maison frileuse à la bise exposée,

La senteur des marrons dans l’âtre qui crépite,

Tandis qu’au creux du nid le silence retrouvé.

 

J’aurais aimé novembre mais, que sont ses promesses ?

Messages de froidure et de pluie embusqués,

Réveil du cimetière aux chrysanthèmes fanés,

Long cortège de brume imprégné de détresse

 

J’aurais aimé l’automne, si, pas à pas discrets

Il n’allait son chemin vers la décrépitude

Subtile mutation sans remords ni regrets

Comme une fin de vie comblée de lassitude.

 

Octobre 2007

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