LE CHALET

 Mikeno (mars 2004)

 

On le dirait éclos d’un nuage de brume,

Agrippé au rocher comme un chat au rideau,

Le vieux chalet de bois tout en haut du hameau,

S’engourdit sous la neige dans le soir qui s’allume.

  

Frileusement blotti, il a clos ses paupières,

Fermé sa lourde porte aux intrus de la nuit,

La cheminée ronronne et, cadencé son bruit,

Semble monter au ciel au rythme de prières. 

 

Quelques sapins touffus à la blanche ramure,

Se penchent sur cette ombre et doucement la veillent,

Les flocons qui s’agitent comme un essaim d’abeilles,

Par millions de baisers butinent sa toiture.

 

Dans les frimas d’hiver rien ne bouge ni remue,

Le silence trop lourd aux oreilles bourdonne,

Tandis que tout en bas un Angélus résonne,

Au fond de la vallée où la vie continue.

 

Retour Accueil