LE FAUCHEUR

 

 Mikeno

 

Le soleil encor’ bas n’a pas mis ses atours

Et le champs de luzerne dans la lumière opale,

Ondule sous le vent comme un drap de velours,

Chatoyante verdure dans la rosée lustrale.

 

Sur le pré est assis un vieil homme ridé,

Un chapeau sur les yeux et sa blanche moustache

Refoule la fumée d’un mégot mâchonné

Dont le tabac s’échappe et que parfois il crache.

 

Sur ses jambes tendues est posée une lame

Qui chante entre les mains de ce vieux repasseur

Et la faux émoussée va reprendre son âme,

Pour redonner allant au geste du faucheur.

 

Je me souviens de lui, je me souviens de tout,

De son bras tournoyant dans l’herbe fourragère,

De l’odeur et des bruits, je le suivais partout.

Du haut de mes cinq ans… je l’appelais Grand Père.

 

 

                                  (avril 2004)

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