MEA CULPA

 Mikeno

Si j'avais compris ton grand besoin de moi,

J'aurais dit aussitôt : « Je suis là, me voilà ». 

Si j'avais vu que tu tendais la main,

J'aurais appris à partager mon pain,

Si j'avais deviné ton profond désarroi,

J'aurais pu dire à temps : « Je t'écoute, parle-moi ».

Je n'ai rien vu, rien entendu, rien compris,

J'étais trop occupée à des futilités,

Je n'ai pas de remords,

Je n'ai pas fait de tort,

Je n'ai que des regrets,

Ceux de n'avoir rien fait.

Mes regrets sont des silences assourdissants qui m'accusent

Comme autant de doigts qui pointent vers moi,

Comme autant d'échos qui me crient : « Repens-toi ».

Mea culpa. Je me repens de n'avoir pas agi, pas parlé,

D'être passée à côté du bonheur de donner.

           Ma chance s'est envolée, emportant à jamais

           Le tourbillon fantôme de mes actes manqués...

                             Mea culpa.

 

 

 

(mars 2000)

 

  

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